Le « chantier du siècle » de la rénovation thermique des bâtiments publics en France

L’Etat et les collectivités locales doivent rénover pas moins de 400 millions de mètres carrés. Un enjeu écologique et énergétique, qui nécessite des financements pouvant atteindre jusqu’à 500 milliards d’euros.

Les chiffres sont vertigineux. A la hauteur du défi. Pour faire face aux changements climatiques, l’Etat et les collectivités locales doivent rénover quelque 400 millions de mètres carrés de bâtiments publics. Avec une facture qui pourrait grimper, dans les estimations les plus hautes, jusqu’à 500 milliards d’euros selon certaines sources gouvernementales. Un montant faramineux puisque c’est grosso modo ce que l’Etat dépense en un an.

Ce projet pharaonique, considéré comme « le chantier du siècle » par le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, s’étalera sur plusieurs années, la France ne s’étant engagée à atteindre la neutralité carbone qu’en 2050.

Mais le gouvernement sait bien qu’il n’y a pas de temps à perdre. « Je souhaite qu’on aille plus vite sur la rénovation des bâtiments publics », a déclaré Emmanuel Macron en novembre 2022, évoquant en particulier les écoles. Il faut dire que la loi sur le logement de novembre 2018 impose un calendrier exigeant. Elle prévoit que les bâtiments de plus de 1 000 mètres carrés utilisés dans le secteur tertiaire devront consommer 40 % d’énergie en moins en 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 (par rapport à 2010). « C’est un enjeu énorme, et on met le paquet », confie-t-on dans l’entourage de Christophe Béchu.

« Responsables d’environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre et de 50 % de la consommation d’énergie en France », les bâtiments publics, dont la majorité ont été construits avant 1975, devront être rénovés, précise dans une note Hubert Briand, chef de pôle à la Caisse des dépôts. C’est « indispensable pour respecter l’accord de Paris », rappelle-t-il, en référence au traité international sur le climat adopté en 2015, dont l’objectif principal est de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 °C.

Les maires en première ligne

Sur les 400 millions de mètres carrés, un quart relève de l’Etat et le reste des collectivités locales. Il s’agit souvent d’établissements scolaires, mais aussi de bibliothèques, de centres de congrès ou d’immeubles de bureaux. La moindre petite école de village est concernée. Mais aussi l’Elysée, « une passoire thermique » selon certains membres du gouvernement. D’ailleurs, les toitures du palais présidentiel ont été refaites pour en améliorer l’isolation ; la chaudière est neuve ; les huisseries de la salle des fêtes ont été changées et on creuse.

Source : Le MONDE

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